"Le Bâillon", E-E Schmitt
L'auteur nous parle d'un personnage qui ne s'est "sans doute jamais posé de question", qui a vécu "sans [s']en rendre compte" et qui n'a "jamais eu d'imagination", jusqu'au jour où il fait une rencontre décisive, celle d'un homme dont il tombe amoureux. Lui sont alors ouverte les portes de la passion, de l'amour, de la liberté, mais aussi celles de la honte lue dans le regard des autres. Petit à petit s'installent l'exclusion, la maladie et le désir de lutter pour préserver cet amour qui lui redonne goût à la vie en même temps qui l'entraîne vers la mort...
"Le médecin me convoqua à la ville (...) Je partis content. Cette délivrance qui m'envahit en apprenant que j'allais mourir ! Tout d'un coup, je m'étais senti moi, là, vivant au milieu des choses, dans le monde plein de saveur qui me donnait de l'appétit. Le crâne chauve m'avait ouvert les yeux : il venait de me faire comprendre l'existence. La force que l'on acquiert à se savoir mortel, c'est-à-dire vivant..."