Ombre et Lumière, par Yann Siaudeau
Debout, dans la poussière du désert,
Parmi les ocres et les ors du couchant,
Se tient la Reine Noire.
Ses cheveux sertis d'étoiles
Et ses mains munies du vent,
Elle fait tomber la nuit,
Sur la lumière du sable.
L'oeil de la Lune, blanc et immuable
Donne des reflets d'argents
Aux volutes légères échappées des dunes,
Dansant sous les caresses lascives du vent.
Changées alors en reptiles ondulants
Soumis aux aspirations de la magicienne
Ces serpents impatients se déplacent avec suavité
Et serviles, espèrent les ordres de leur Souveraine.
Ces créatures, susceptibles belliqueuses,
Se glissent et s'évanouissent dans la nébuleuse.
Eclipsées dans un vif éclair,
Elles portent aux quatre coins de la Terre
Des messages aux âmes abîmées;
Elles réveillent, dans leur passage,
Des incendies de rêves, d'amour, de rage.
Les coeurs et les esprits enflammés
Par le feu furieux de désirs impétueux,
Subissent le sage désordre des sens,
Vivent enfin, ivres de leur renaissance.